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Jumelage Châtillon sur Chalaronne / Wächtersbach

Le jumelage entre Châtillon sur Chalaronne et Wächtersbach a été signé le 20 juillet 1963, la même année que le traité Franco-Allemand de Coopération, dit Traité de l’Elysée, qui marqua un tournant historique des relations entre la France et l’Allemagne.

Les relations avec notre ville jumelle ont débuté par des échanges scolaires, puis, petit à petit, des hommes et des femmes, laissant de côté les préjugés et les vieilles rancoeurs, ont su mobiliser les élus et les habitants de leur commune respective. Depuis, les relations n’ont cessé de se développer et de se diversifier, sans compter les amitiés qui, au fil du temps, se sont créées et donnent lieu à de nombreux échanges privés, signes d’une profonde amitié et d’un véritable jumelage, celui du cœur.

Châtillon sur Chalaronne et Wächtersbach ont fait figure de pionniers avec la signature de ce jumelage qui, à l’image de l’Union Européenne, s’est lui aussi agrandi en s’ouvrant aux communes de Baneins et Vonnas, en juin 1999.

Jumelage Châtillon sur Chalaronne / Colcéag

Le 10 juin 2002, après douze années de coopération plus ou moins active, le Conseil Municipal de Châtillon sur Chalaronne décide d’officialiser les relations entre Châtillon sur Chalaronne et Colcéag (Roumanie), par la signature d’une convention de jumelage, le 11 octobre 2002 à Châtillon, et le 31 août 2003 à Colcéag.

Du parrainage au jumelage… Ce partenariat date de 1990, époque à laquelle l’association Opération Villages Roumains avait mobilisé de nombreuses communes françaises et lancé des opérations de parrainages, pour soutenir des villages menacés par le régime Ceaucescu. Beaucoup de ces partenariats perdurent et conservent généralement leur caractère humanitaire, tout en se développant et en évoluant vers des relations d’échanges dépassant largement ce cadre là. La création, à Châtillon, en décembre 2001, de l’association « Amitiés Colcéag » ainsi que la mise en place, au sein du lycée professionnel, de l’Association « Maintenance Mécanique et Coopération Internationale » (M.M.C.I.), ont, non seulement, permis de resserrer les liens mais également d’activer la coopération.

…en se fixant deux domaines d’intervention… Au delà des relations traditionnelles, d’élu à élu, de population à population, ciment de ce jumelage, l’action est maintenant ciblée en direction de deux secteurs : le soutien à l’enseignement grâce à des échanges scolaires accompagnés par un dialogue pédagogique, entre enseignants français et roumains, au niveau des écoles et de la formation professionnelle. l’appui aux institutions, à la démocratie locale et à la citoyenneté comprenant la formation des élus à la vie municipale en corrélation avec l’aide au développement des pouvoirs locaux, le soutien à la vie associative.

…pour contribuer, d’une part, à l’élargissement de l’Union Européenne… Un jumelage c’est un défi entre deux partenaires. Celui-ci a un enjeu de taille puisqu’il contribue à élargir les frontières de l’Europe et à aider ce pays à y parvenir à l’horizon 2010.

…et, d’autre part, à son renforcement. L’Union Européenne doit, en effet, se réformer par l’élaboration d’un projet de Constitution, en ne perdant jamais de vue que vivre ensemble suppose le respect et la compréhension mutuels des pays, valeurs clés de nos sociétés.

Le Mali ou l’histoire d’une aventure entre deux régions

Tout commence en 1984, lorsque la Région Rhône-Alpes décide de s’associer à l’élan de solidarité suscité par la sécheresse au Sahel en participant à l’envoi d’un convoi humanitaire à Léré et à l’action sanitaire d’urgence conduite par Bioforce à Lyon. Actions de solidarité que Rhône-Alpes souhaite poursuivre en concentrant ses interventions sur les opérations menées dans le secteur de Léré, afin de rassembler les moyens suffisants pour la réalisation des infrastructures de base, capables de recréer des conditions de vie et de développement dans cette région.

Alors membre de la Commission Relations Internationales au Conseil Régional Rhône-Alpes, Noël RAVASSARD, Maire de Châtillon, suit le dossier du Mali, depuis 1992, et fait partie de la délégation de Rhône-Alpes qui se rend régulièrement dans ce pays. La Région a souhaité démontrer qu’à côté de la coopération d’Etat à Etat et des actions menées par les O.N.G. (Organisations Non Gouvernementales), il y avait une place pour une coopération de Région à Région, aujourd’hui reconnue depuis la loi de 1992. Une première convention de coopération décentralisée a, d’ailleurs, été signée à Tombouctou, en 1994, entre la Région Rhône-Alpes et la 6e Région du Mali (Région de Tombouctou).

Une mission effectuée au Mali, en mars 2003, a, bien entendu, permis de resserrer les liens de Région à Région, mais a surtout fait l’objet d’une signature de convention de coopération décentralisée de commune à commune, entre Châtillon sur Chalaronne et Goundam. Le but est d’apporter une aide technique et administrative, d’échanger des expériences et de tisser des liens de population à population. La décentralisation au Mali date de 1999. Elus et populations ont, par conséquent, besoin de conseils, d’autant qu’ils ont choisi d’appliquer le modèle de décentralisation français à leur pays. Dans le cadre de cette coopération, Mr le Maire, accompagné de deux élus châtillonnais, se sont rendus à Goundam du 15 au 25 novembre 2003.

LE MALI AU FIL DU NIGER

Presque deux fois la superficie de la France, la République du Mali est l’un des plus grand pays du continent Ouest Africain. Situé entre la Mauritanie et le Sénégal à l’est, la Guinée, la Côte d’Ivoire, et le Burkina-Faso au sud, le Niger au sud-est et l’Algérie au nord, la grande caractéristique du Mali est le fleuve Niger, qui sillonne le pays depuis le pays Dogon au sud-ouest jusqu’à Bamako, la Capitale, en passant par Tombouctou, aux portes du désert.

De relief peu accentué, avec une altitude moyenne de 500 mètres, le pays s’étend sur un territoire de 1 240 190 km2 dont 325 030 km2 seulement sont à vocation agricole. La région septentrionale du Mali est presque toute constituée du désert du Sahara, le centre est une zone semi-désertique, le Sahel. Le sud du pays a un climat tropical avec une saison des pluies s’étalant de mai à octobre. La pluviométrie, de 100 mm dans le nord, augmente progressivement pour atteindre 1400 mm dans le sud. Des sécheresses intermittentes sont enregistrées depuis une vingtaine d’années et la désertification se fait de plus en plus sentir.

Le climat, la sécheresse et l’avancée du désert contribuent à faire figurer le Mali parmi les cinq pays les plus pauvres du monde avec un taux très élevé de mortalité infantile, une sous-alimentation importante, un faible niveau d’alphabétisation et une durée de vie courte (45 ans).

La population est estimée à 10 006 000 habitants dont environ 71 % de ruraux. La faible densité moyenne (8 habitants/km2) cache des disparités énormes avec des concentrations très fortes dans les centres urbains et les zones de culture dont le delta du Niger est la plus importante.

En effet, le fleuve Niger est au Mali ce que le Nil est à l’Egypte, la mère nourricière, la vie. Il prend sa source en Guinée pour nourrir le Mali, le Niger et le Bénin jusqu’à l’embouchure, au Nigéria, 4 200 kilomètres plus loin.

C’est à partir de BAMAKO, en remontant le Niger, que nous nous rendons jusqu’à TOMBOUCTOU, via GOUNDAM, ville avec laquelle la ville de CHATILLON SUR CHALARONNE a signé une convention de coopération décentralisée, en mars 2003. Située à cheval sur le fleuve Niger et s’étirant sur plus de 40 kilomètres, BAMAKO est sans doute l’une des capitales typiques de toute l’Afrique occidentale. Symbole du Mali moderne, en constant développement, animée d’une vie intense et colorée où se confrontent et s’harmonisent les apports techniques de la modernité et ceux d’une vieille civilisation, BAMAKO s’efforce de sauvegarder l’essentiel de ses traditions séculaires. SEGOU, la deuxième ville du pays en nombre d’habitants (106 799 habitants), est aussi une seconde escale. Située à environ 240 kilomètres de la Capitale, c’est une ville trépidante où le Niger tient, là aussi, une place primordiale. Ville bigarrée dont l’intérêt reste cette fabuleuse expérience du fleuve, des rives gorgées d’activités où femmes et enfants lavent d’énormes marmites, cuisinent, s’approvisionnent en eau … telles sont les images que l’on garde de SEGOU.

Nous laissons ensuite les rives du Niger pour aller vers le nord et rejoindre la ville de NIONO. C’est ici que nous quittons la route et que débutent les pistes. C’est ici, aussi, le dernier point de ravitaillement en gasoil avant TOMBOUCTOU. Piste chaotique où, au fil des kilomètres, la végétation se raréfie. Chaleur, poussière, fatigue se font très vite sentir. Les conditions de voyage sont précaires. Les secousses de plus en plus rapprochées. Nous avançons, toujours tout droit, sans aucun point de repère nous concernant. Seul notre guide se repère au milieu de nulle part. C’est après sept heures ou peut-être même huit heures de piste que nous arrivons exténués à LERE, sans pourtant avoir souffert de la soif.

C’est ici, à LERE, que tout commence, en 1984, lorsque la Région Rhône-Alpes décide de s’associer à l’élan de solidarité suscité par la sécheresse au Sahel en participant à l’envoi d’un convoi humanitaire et à l’action sanitaire d’urgence conduite par la Bioforce à Lyon. Actions de solidarités que Rhône-Alpes souhaite poursuivre en concentrant ses interventions sur les opérations menées dans le secteur de LERE afin de rassembler les moyens suffisants pour la réalisation des infrastructures de base capables de recréer des conditions de vie et de développement dans cette région.

Nous logeons, à LERE, chez Santé Mali Rhône-Alpes (SMARA), Association humanitaire dont le but est la vaccination de la population. Les conditions de logement sont sommaires et le repas frugal, à l’image du pays. Les nuits, à cette période de l’année, sont fraîches (12°) sans quoi nous aurions pu dormir à la belle étoile sur le toit de la maison. Les journées commencent tôt au Mali comme dans tous ces pays où il fait chaud. Mais, avant de reprendre les pistes, une visite de courtoisie au Maire de la Commune s’impose. Départ tôt le matin, en direction du nord, vers GOUNDAM avec un arrêt à NIAFOUNKE, ville visitée par la région Rhône-Alpes lors des missions de coopération. Au fil des kilomètres parcourus, le sable s’affine et les rencontres avec les populations des villages se font de plus en plus rares. Nous attendons de découvrir GOUNDAM. La ville se situe dans le nord du Mali en zone sahélienne, à 35 km du fleuve Niger, à 97 km de Tombouctou au nord-est et à 850 km de Bamako au sud.

Ville rurale de 12 000 habitants, GOUNDAM est le siège du cercle de GOUNDAM qui compte 16 communes, faisant lui-même partie de la Région de Tombouctou. (Le Cercle est l’équivalent du Département en France). GOUNDAM ne dispose d’aucune industrie. L’activité économique est principalement basée sur l’agriculture de décrue avec la culture du mil, l’élevage d’ovins, de caprins et d’asins. L’artisanat local pèse lourd tant sur le plan humain puisqu’il est regroupé en association, lesquelles sont pour la plupart tenues par les femmes, que sur le plan économique pour la transformation des matériaux locaux tels que le bois, les peaux et les cuirs. La Ville possède une école avec 6 classes primaires et un second cycle de l’enseignement fondamental. A noter un taux faible de scolarisation des filles par rapport aux garçons. La discrimination commence très jeune, dès l’âge de la scolarité, et se poursuit au fil des ans. La femme malienne en zone sahélienne vit dans des conditions de vie particulièrement vulnérables. Tout concourt à une telle situation : faible scolarité des filles, rapports sociaux fortement hiérarchisés, statut matrimonial, poids des coutumes et des traditions, lourdeurs des tâches domestiques, difficultés d’accès aux soins.

Un centre d’éducation populaire (maison des jeunes), une bibliothèque, un campement pour les soirées récréatives de 100 places, un centre de santé et une maternité, un terrain de football et de basket font également partie des équipements de la ville qui bénéficie d’une adduction d’eau depuis décembre 1992, de la couverture télévisuelle depuis 1997, du téléphone et de l’électricité depuis janvier 2000.

La mission régionale effectuée en mars 2003 a, bien entendu, permis de resserrer les liens de région à région, mais a surtout fait l’objet d’une signature de convention de coopération décentralisée de commune à commune, entre CHATILLON SUR CHALARONNE et GOUNDAM. Le but est d’apporter une aide technique et administrative, d’échanger des expériences et de tisser des liens de population à population. La décentralisation au Mali date de 1999. Elus et populations ont, par conséquent, besoin de conseils, d’informations, d’autant qu’ils ont choisi d’appliquer le modèle de décentralisation français à leur pays. Après deux jours de visites, de réunions avec le Maire de GOUNDAM, Abocar Hanga TOURE, et deux nuits, nous continuons en direction de TOMBOUCTOU, depuis DIRE, en pinasse (longue pirogue). Les voyages sur le Niger sont possibles à cette période de l’année car les eaux du fleuve sont généralement assez hautes pour que les bateaux puissent y circuler. Le maximum de la crue étant en octobre, on aperçoit encore de nombreux villages isolés sur leurs promontoires naturels.

C’est à KORIOME, après quatre heures de pinasse, que nous débarquons. Le port de KORIOME est situé à une quinzaine de kilomètres de TOMBOUCTOU. Il y a une trentaine d’années les eaux du Niger allaient jusqu’à TOMBOUCTOU. Aujourd’hui, il faut aller jusqu’à KORIOME pour prendre le bateau, KORIOME étant devenu, en quelque sorte le port de la ville de TOMBOUCTOU.

Point de rencontre entre la grande voie fluviale qui drainait les richesses du sud et poste sur la route de la caravane du trans-sahara, la ville légendaire de TOMBOUCTOU était, pour les Touaregs appelés aussi les « hommes bleus du désert », un dépôt de leurs biens, de leurs provisions. Elle s’est peu à peu développée en un carrefour pour les voyageurs. TOMBOUCTOU doit son nom à une femme nommée Buktu, qui avait la garde de ces marchandises.

La ville de TOMBOUCTOU a toujours fasciné les touristes. Cette ville, au milieu de nulle part, comme on a coutume de l’appeler, reste un endroit fascinant à visiter. Aujourd’hui, capitale administrative de la 6e Région du Mali, située à 900 km de Bamako, TOMBOUCTOU est le témoin d’une culture restée inchangée à travers les âges, comme en témoignent les mosquée faîtes de boue et d’argile qui ont survécues depuis 600 ans. Le périple de cette mission de la délégation de Châtillon sur Chalaronne, conduite par Noël RAVASSARD, et qui s’est déroulée du 15 novembre au 25 novembre 2003 se termine ici, le retour TOMBOUCTOU – BAMAKO s’étant effectué par avion. Mais l’aventure entre la ville de CHATILLON et celle de GOUNDAM continue.